Un hommage à un collectionneur passionné
Le musée de l’Orangerie à Paris accueille du 2 octobre 2024 au 27 janvier 2025 l’exposition « Heinz Berggruen, un marchand et sa collection ». Le musée connu pour les Nymphéas de Claude Monet, a aussi une collection permanente sur l’art impressionniste et post-impressionniste. L’entrée pour cette exposition est de 12,5€ pour le plein tarif et de 10€ pour le tarif réduit, avec la gratuité pour les moins de 26 ans.
Cette exposition met en lumière la vie et l’œuvre d’Heinz Berggruen, marchand d’art et collectionneur né à Berlin en 1914. Ayant fui l’Allemagne nazie dans les années 1930, Berggruen s’est établi à Paris après la Seconde Guerre mondiale, où il a ouvert sa première galerie en 1947. S’il est galeriste réputé, il devient très vite « le meilleur de ses clients », tout autant marchand que passionné par ce qu’il vend. Il se lie d’amitiés avec de nombreux artistes.
Quatre artistes pour un passionné
Avec cette exposition le musée de l’Orangerie rend hommage aux pièces majeures de sa collection, en mettant en avant les artistes les plus représentés : Alberto Giacometti, Pablo Picasso, Paul Klee et Henri Matisse. L’exposition offre un panorama complet de leurs évolutions artistiques. Les sculptures filiformes de Giacometti et les papiers collés de Matisse, considérés comme certaines de leurs œuvres les plus importantes, sont mélangés à une série de portraits féminins de Picasso comme au « Paysage Bleu » de Klee. Ce ne sont pas les uniques artistes présents : on y retrouve également un magnifique portrait fait par Cézanne et des œuvres de Braque, aux prémices du cubisme.
Picasso et les autres
Ce dernier mouvement est en effet central pour le collectionneur, qui est particulièrement réceptif à la pensée de déconstruction de la forme dans la peinture. Cette sensibilité explique la relation qu’il nouera avec Picasso. Au-delà d’une très forte amitié, c’est une véritable pour l’œuvre du peintre qui se crée. On y retrouve des tableaux de l’époque rouge et de l’époque bleue de Picasso, antérieurs mais fondateurs au cubisme. Il y a également des tableaux faits avec Braque, et de nombreux portraits – sculptés ou peints – de femmes : Tête de femme au chapeau, Le chandail jaune, Portrait de femme, Dora Maar aux ongles verts entre autres pour la peinture ; Tête de Fernande et Femme se coiffant pour la sculpture.
Mais si on ne devait retenir qu’un seul tableau de Picasso dans l’exposition ce serait sûrement le Grand nu couché (1942). Effectué en pleine seconde guerre mondiale, Picasso retourne aux fondements du cubisme, et au travers de ce tableau ne transmet plus aucune couleur vive ou espoir possible. Heinz Berggruen en fera l’acquisition en 1947.